vendredi 26 mars 2010

Croire

Nous avons cru
qu'il reviendrai
l'élève volontaire,
presque un modèle
pour tous ceux qui l'aiment

Les gens se sont battus,
multipliant les appels dans la rue

Refusant de baisser les bras
le poing levé, la gorge serrée
un, deux puis trois
entretiens suffiront ils à rendre espoir

Quelques semaines passent ...

Le mouvement ne se désemplie
la solidarité ne s'est pas dissipée
Les officiels enfin,
daignent tendent l'oreille

Les témoignages affluent
non, nous ne le laisseront pas tomber

Puis, un jour au détour d'une énième rencontre,
un espoir renait, la possibilité de revenir
vite, vite il faut se dépêcher
faire les papiers, les démarches
pour qu'il rentre sur le territoire tant désiré

Ceci appelant cela,
le voici à présent de retour parmi nous
où il continu la scolarité qu'il s'était juré
de ne pas arrêter

Les sourires se sont multipliés
la joie transcende nos cœurs
le mot d'ordre est donné
croire, dans notre lutte
contre l'illégalité
croire, que l'on peut sauver
croire, que le monde un jour
vivra en paix

Retrouver un foyer

J'ai eu aujourd'hui
un tas d'ennuis
mon réchaud est de nouveau froid
mon porte monnaie est vidée
mon manteau est vieux
et rapiécé,
ne me protégeant plus
des intempéries

Nous sommes le 15 mars,
la trêve hivernale
est terminée
de nouvelles armes
j'ai du créer
pour me battre contre les huissiers

je n'ai plus rien à leur donner
mais ils sont là
toujours et encore à me guetter
comme assoiffé par la détresse
qui émane de ma situation
de pauvresse

Combien encore cette année
d'un simple refuge, un toit
une maison seront chassé
les insoumis de la société

Se retrouvant dans la rue
ou peut être sous une toile
à demi-nu
cherchant dans le métro
quelques pièces pour subsister

Espérer
que ça change
retrouver un foyer

Expulsion

Tendre la main
puis la reprendre
serrer les poings
se dire
non c'est pas pour demain

Le temps passe
l'espoir revient...

Un contrôle inopportun
et nous voici transporter
au loin

Au revoir,
les amis,
les voisins,
mes tendres copains

je vous avais prévenu
ce pays adopté
ne veut pas de nous

il m'a refermé la porte au nez
je suis transporté,
qualifié d'émigré
comme une croix
je porte mon fardeau

L'échine se plie
sous les insultes
mes oreilles se ferment
mon cœur saigne

Expatrié,
on m'appelle
j'ai perdu mon identité
je ne suis plus qu'un expulsé

Apesanteur

Sentir comme une boule
éviter de perdre pied
être enchainé à notre terre
ne plus se sauver

Attraction
sans résistance
je déambule en France

Sauter,
essayer encore une fois
d'échapper à cette attraction

Faire le poirier
espérer pour un instant
être dans la lune
voler hors du temps