vendredi 22 mai 2009

Pas bougé

Le casque vissé
sur la tête,
le militaire
reste droit

En effet,
on lui a dit
"toi, tu restes ici"
s'éloignant,
son capitaine, répète
inlassablement
"pas bougé"

De faction,
devant cette porte
il reste là
sans broncher,
aussi rigide
qu'un pilier

Désarticulé

Tiraillé de partout
peu à peu j'ai perdu
une vis, un bras, un œil

On m'a donné à réparer
en maintenance,
j'étais déclaré

Au bout de six mois
je suis sorti
de l'hôpital

J'ai retrouvé
les bras de
ma maitresse
elle ne m'avait pas
oublié pendant
tout ce temps

Je me suis blottie
contre elle
rassuré,
elle m'a juré
qu'elle ne me prêterait plus
Moi, son jouet préféré

A perdre haleine ...

Toute la journée
j'ai couru
après ton cœur
pour le retenir
on m'avait pourtant dit
qu'il serait à l'angle
de la rue du paradis
et celle du septième ciel
mais point je ne t'y ai vu

J'ai du m'asseoir
pour reprendre mon souffle
car à bout de toi
j'étais

Puis, j'ai repris
ma course
te cherchant
jusqu'au petit matin

Le cœur
désespérément vide
de toi

je suis rentrée,
tu étais là ...

Toute ta journée
tu m'avais également chercher

Nous racontant
nos folles virées,
nous apprîmes,
que de peu
nous nous fumes ratées

Finalement,
entre le septième ciel
et le paradis,
l'espace est infiniment
grand ou petit
selon notre état d'esprit

Une heure

Je regarde la pendule
il ne reste plus qu'une heure
pour te retrouver

Dans tes bras, me serrer
continuer à rêvasser,
au weekend qui nous attend
loin de la pollution,
du bruit, des gens

Abandonner tout repère
ne vivre qu'au rythme
de nos baisers, de nos ébats
de ta tendresse

Une heure suffirait
à tout oublier ...

Me perdre
encore une fois, en toi,

Là, serait ma seule volonté

Anobli

Pour avoir donné de sa personne
un bras, une jambe, la vie
le chevalier est anobli
pour avoir servi son roi, son pays
Faut il en arriver jusque là
pour un simple morceau de papier
dont on ne profitera certainement jamais

Soumise ou non

Autrefois,
la femme
pour son mari
devait s'oublier ...

Servir,
elle ne devait que penser
Soumise elle l'était
Craintive, elle se devait
Rien ne lui était épargnée
Toutes tâches lui incombant
vis à vis du foyer
Elle serrait parfois les dents
pour ne pas pleurer

A présent,
tout à changé
la femme,
éprise de liberté
peut voter
dire non à sa moitié
et même en divorcer

Innocence

Ne voir que le bien
ne pas se soucier du mal
s'effondrer au lointain
en compagnie de son âme

Guerroyer, puis viennent
les festivités

L'enfant récupérait
sur le champs de bataille,
élevé par l'armée
perdra son innocence

Il s'investira dans la guerre
comme l'on fait ses frères
puis il s'écroulera un jour,
sous la joute d'un ennemi
il en perdra
lui aussi, la vie

Détruite

Des assauts répétés
sous la joute du cavalier
Plus rien de pouvait retenir
l'âme déjà brisée

Le corps exulta
l'âme pris son envol

Détruite fut la vie
de cet ami chevalier

Morose

la gelée de mai
ne se fit pas attendre
les fleurs flapies,
s'évanouissaient
sous l'eau glacée

Les premiers
rayons du soleil
ne tardèrent pas
à achever l'œuvre
de la gelée

La pommerai
n'était plus
qu'un vaste champs
de ruines
déconfites, jaunies
il ne restait rien
des fleurs jadis
écloses sous le ciel
du matin