jeudi 2 avril 2009
La main
Nul n'aurait cru à un lendemain
Si je n'avais pris ta main.
La distance faisant, notre relation avait elle un avenir ...
Mais cette main, ce lien si fragile, m'a conduite à voir
bien plus loin
Ainsi nos chemins se sont croisés
Nos destinées se sont mêlées
Nos cœurs s'embrasèrent
Aussi, l'amour n'est jamais loin et la distance, non un frein
l'ex-vedette
Elle est si seule le soir
blottie contre le comptoir
Le reflet de son image dans la glace, lui renvoie le bellâtre jadis passé.
De ses amis, ses relations plus rien n’existent que le néant.
Il se console là, tout au fond du bar, de n'avoir pas gardé son statut de star.
Privilèges oubliés, certes tout se conjugue au passé
Vivre ici et là-bas
retrouver la sérénité d'avant
Vivre ici
et revenir là-bas
je suis partagée entre passé et avenir
Mon cœur s'est arrêtée comme
la vieille horloge de la salle à manger
qui n'a pas vu défiler les aiguilles du temps
depuis bien longtemps
Vivre, en vivant dans le présent
parfois je me retourne
et je ressens une présence
que j'aimerai garder tout le temps
Cette présence, morceau de moi
qui me conduit inexorablement
là-bas
En dedans de moi
j'ai regardé en dedans de moi,
y avait plus personne, en dehors de moi
j'étais seule
seule à verrouiller la porte d'entrée,
A remettre le chien dans sa niche
A donner les derniers conseils
En dedans de moi,
et pendant quelques jours, j'avais cette étrange impression
d'un autre moi
d'être habité par elle
Je poussais rapidement les places occupées dans mon cœur,
me disant ce n'est que du bonheur
Mais ici ...
je ne ressens plus sa présence
Suis je en proie à une illusion ou à une désillusion
celle de m'être trompée
de me dire c'est du passé
là-bas, mon deuxième être en dedans de moi, me guidait
ici plus rien
je me sens vide
Le passé ressurgit avec difficulté
dois je admettre que je me suis peut être trompée ...
Sans papiers
Dans mon sac, j'ai un fouillis de papiers
L'autre jour, j'entendais à la radio
"reconduite à la frontière d'un sans papier ..."
Si je pouvais, je leur donnerai mes papiers
mais je deviendrai certainement à mon tour
une "sans papier"
Je devrai alors apporter la preuve
que je suis en France depuis ma naissance
que j'ai un travail qui me plait
que je suis disons ... intégrée
Mais comment dire que l'on est intégré
si on n'existe que grâce à un papier
Ce papier si important qui dit je suis intégrée
je suis Français, on me demande de jurer
je n'y comprend rien
moi tout ce que je demande c'est qu'on me dise
ça y est vous êtes libre de circuler en France
sans la peur au ventre d'être contrôler,
puis arrêter.
Se battre, espérer, y croire et finalement
s'apercevoir que l'on a fait tout ça pour rien
Dans l'avion qui nous embarque
je ne vois finalement que le soleil de France
ce même soleil qui luit là-bas avec l'espoir
en moi éteint
Conflit de génération
ne laissant pas la place
dans les transports
mais ce n'est pas vrai
parfois les vieux
sont plus rebelles
demandant nonchalamment
au jeune : quel est ton âge ?
Et le jeune de répondre,
j'ai 15 ans.
Age de l'insouciance
du commencement de la vie
et le vieux de répliquer
"quand tu auras mon âge,
tu verras ...
alors laisses moi la place"
et le jeune s'exécute
un peu déconcerté
par tant de mépris.
Pourtant le jeune ne lui a rien fait,
il voulait juste se poser
s'étirer et se remémorer
avec tranquillité sa journée.
Le vieux, ne voit que mépris
et agacerie
il grommelle
les dents serrés
tapant le sol de sa cane
Puis, soudain l'arrêt tant convoité
arrive
le vieux, avec le poids des ans
ne peut se déplacer qu'avec
difficultés
Une sonnerie retentit
ça y est le convoi repart
mais le vieux est toujours là
il vocifère
mais cela ne fait rien
le jeune intervient
et là la magie opère
le vieux adresse un sourire
en remerciement
à la personne qu'il
avait prise quelques minutes
avant, pour un impoli.
A toi mon coeur
nous t'attendons
depuis si longtemps
A toi mon cœur
que j'aimerai te bercer
te dorloter
te chérir
t'embrasser
A toi mon cœur
que j'attends
avec le plus grand des bonheurs
A toi mon cœur
on me dit que mon corps
ne pourra pas
enfanter naturellement
A toi mon cœur
je subis avec patience
les traitements
espérant ...
A toi mon cœur
les tentatives se multiplient
mon corps fatigue
A toi mon cœur
l'espoir de te voir arriver
me tient et me maintient
A toi mon cœur
comme j'aimerai te serrer
contre moi
te voir
te protéger
A toi mon cœur
je ne peux espérer
plus grand bonheur
Etrange bête
n'ayez pas peur.
Affublée d'une paire d'yeux,
en forme de boutons de bottines,
d'un noir profond
au regard si expressif
qu'on lui donnerai sans contexte
la parole, s'ils pouvaient l'avoir
Au dessus, deux grandes oreilles,
réparties de part et d'autre du crâne
dominent à elles seules
la situation, à l'affût du moindre bruit
elles bougent et réagissent tel un sonar
Si l'on descend, nous retrouvons
toujours ces yeux si expressifs
puis un museau, avec au bout
une truffe bien noire, comme celle
que l'on trouve dans le Périgord
Le seul prix que nous lui attribuerons
c'est celui de débusquer musaraignes
et lapins cachés dans les fourrés
Un peu plus loin un tronc,
amaigri par les années,
mais toujours vivace
maintenu au sol par quatre pattes
Au bout de ce tronc,
la fin de la colonne
que nous appellerons queue
qui se dandine,
lorsque l'étrange bête
entend son nom
Son être est couvert de poils
blancs, qu'elle perd au grès des saisons
Méfiez vous cependant
Messieurs et Mesdames
au garde à vous, elle le sera
si un étrange bruit survient
Ainsi, vous verrez cette étrange bête
dont les yeux expressifs,
s'embraser
et de la gueule, les babines relevées
laisseront apparaître des crocs
bien asserrés
Le moineau des faubourgs
le moineau des faubourgs est revenu
Il chantonne à tue tête
que revienne les beaux jours
rangez les pulls et le parapluie
sortez ombrelle et lunettes
voici la douce mélodie du pierrot
du tendre moineau
bientôt les arbres seront en fleurs
et les nids, nouvelles demeures
pousseront dans Paris
Avec le printemps,
les oisillons naîtront
et la joie éclatera dans le cœur
de nos moineaux
Alors ils entonneront
une mélodie pour égayer
nos vies meurtries
par la rudesse de l'hiver