samedi 19 septembre 2009

Longue convalescence

Ne rien écrire pendant des années
puis un jour se réveiller
se surprendre à aligner
de nouveaux les mots
y prendre plaisir,
comme celle d'humer
le café fraîchement passé

Apprendre à marcher,
à revivre, à regarder autour de soi
non tout le monde n'est pas parti
un petit effectif de fans
est toujours là
attendant fébrilement
que paraisse de nouveaux écrits

La joie transparait
sur le visage autrefois défait
la plume un peu aigrie
se remet à danser sur le papier

Voici le dernier livre sorti,
l'auteur attend que les lecteurs
reviennent, l'assiège de questions
qu'il sente de nouveau la chaleur humaine

Un poème

Un poème,
ça peut changer
le monde
plaire à la moitié
de la planète
faire rire,
un être

Un poème,
c'est partir
à la découverte
d'une pensée
ne pas stigmatiser
tout ce que l'on connait

Un poème,
c'est ouvrir son cœur
partager ses malheurs
avec un, deux
puis des milliers de gens

Un poème
c'est un alignement de mots
que seul son auteur
comprend

Et pourtant ...
son interprétation
ne fait aucun doute
chacun détenant
sa propre version
de l'aboutissant

Solitude

La femme regarde par la fenêtre,
le monde s'agite,
les gens s'en vont

Elle, elle reste là
seule, discrète
dans son petit appartement

Personne ne la voit
ni ne l'entend

Personne ne lui demande
comment ça va

Elle reste là
avec pour seule amie
la solitude
bien entendue

Incohérence

Les mots, les phrases
s'entrechoquent
dans ma boite crânienne

les paroles, les actes,
s'emmêlent
transformant
mes agissements,
en de vagues mouvements

De cet état,
je suis
et reste sans voix
je suis muette
spontanée, je reste bouche bée

Je sollicite ton pardon,
un encouragement
une remise en selle

Je reste pantoise,
les bras s'agitant,
en tous sens
le regard hagard

devant le tableau
qui est le mien
celui de l'incohérence
de ne former plus qu'un

T'ai je dit

T'ai je dit,
je te hais
de tout mon être

T'ai je dit,
que moi aussi
je suis

T'ai je dit,
je te fuis
sans me retourner

T'ai je dit,
vouloir échapper
à notre histoire

T'ai je dit,
la peur, le désespoir

T'ai je dit,
la rancune qui m'anime

T'ai je dit,
c'est fini

La lumière

Dès l'aube,
te voilà
éclairant
monts et vaux
rajeunissant les uns
vieillissant les autres
toujours tu pousses
à une certaine curiosité

Du photographe,
vieille amie,
tu peux en être
sa pire ennemie
accentuant
les angles,
renforçant les ombres

Et pourtant,
le capteur d'images,
sait te dompter,
t'apprivoiser
ce n'est qu'à ton déclin
qu'il trouvera
le chemin
pour parfaire son art

Une douce lueur
émane de tes rondeurs
donnant un aspect velours
une tendresse que seule
toi la lumière permet
d'obtenir
et c'est avec grâce,
que l'image de ta splendeur
se révélera sur le papier

Au fond

Au fond,
je suis là
je ne vois que la nuit
qui recouvre ce trou
où je me suis terrée
longtemps
pensant me mettre à l'abri
des autres et de moi

Après en avoir fait le tour,
au fond,
je m'ennuie
terriblement
des autres et de moi

Alors tendez moi
la main
pour que je sorte
la tête du fond

Que je vois la lumière
enfin !

J'ai perdu

J'ai perdu
l'alliance que tu m'as donné
le bisou sur ma joue
s'est éventé
ma mémoire s'est volatilisée

j'ai perdu
l'envie de venir,
de pousser la porte
une nouvelle fois,
de te dire simplement,
viens et aimons-nous
jusqu'au petit matin

j'ai perdu tout cela
je n'ai plus rien
qu'un immense chagrin
un vide dont je ne connaitrai
sans doute jamais la fin

j'ai perdu au jeu de la vie
recroquevillée, j'analyse
les moments du passé
ai-je commis des erreurs
je ne sais

voilà la triste réalité

Nous

Etre à deux,
c'était nous

nous étions fous
d'amour, d'existence
d'espoir,

mais la mort,
nous a rattrapé
en ce jeudi noir
une balle perdue
t'a rattrapée

Ils nous ont eus

les lumières sont éteintes
à jamais
dans nos cœurs

Brisés, par le destin
il ne nous reste plus rien
qu'un lointain avenir
décliné au passé

je soupire,
seul, reste un sourire
qui se fige dans ma mémoire
celui de notre rencontre,
celui de notre espérance
de croire en un monde meilleur

Doutes

Avoir envie de revenir
1 an avant
se retourner,
ne plus voir le présent
vivre dans le passé
se dire si on avait su
enregistrer les meilleurs moments
avant l'éloignement

Radicalement,
plus rien ne va
l'espoir s'est enfoui
l'amour aussi
les nuits s'assombrissent
les jours aussi
l'orage arrive
la pluie apaisante
se construit
petit à petit

Je m'endors
au fond de ce lit
laissant ma peine
m'envahir
comme le doute,
de n'avoir pas su
te garder
te réconforter
te donner l'envie
de te battre
encore,
et jusqu'au bout