dimanche 12 septembre 2010

En suspend

j'ai découvert ce matin,
sur la toile blanche
une ombre, une âme,

la regardant,
je l'ai apprivoisée

doucement, je la crayonne,
dessinant ces contours
je n'ose parler

je retiens mon souffle
suspendu à ces lèvres
je sculpte son sourire
l'émotion m'envahit

je pleure, je ris,
mon cœur déborde d'allégresse
transportée, enivrée,
je tressaille

un sursaut, rompt cette harmonie
il est midi et demi
je m'empresse, range la pièce

le cours est fini ...

au plaisir ...
m'a t'elle dit

promis j'y repenserai

Jusqu'à mardi
je patienterai
imaginant plongeant
pour un instant encore
dans la noirceur de son regard

j'arracherai, façonnerai
sous mes doigts cette pommette,
ce nez, ce faciès,
je crayonnerai avec jubilation
enfin je fixerai dans l'éternité
ce visage, ce teint,
qui est son portrait,
en toute humilité