dimanche 18 octobre 2009

Arrondie

Issue du doigté,
de son âme,
je jaillis
de la partition
telle la larme sur la joue
j'épouse avec tendresse
les contours de votre cœur
je roule sous les accords
je me laisse bercer sur la portée
bientôt viendra le moment
où je m'envolerai, vers l'infini
pour mieux vous charmer
ne me regardait pas ainsi
je ne suis, avec mes sœurs,
qu'une simple mélodie

samedi 17 octobre 2009

Petite moitié

Tu es grand,
et pourtant ...
je suis petite,
et tu m'aimes

Tu me soulèves,
tel le vent
tu m'emportes
vers d'autres horizons

Je me blottis
aux creux de tes bras
petite chose que je suis
m'y perdant avec émotion

Je sens ton cœur
battre pour moi
c'est charmant,
attendrissant

Toi le géant
que j'ai apprivoisé

vendredi 16 octobre 2009

grain de folie

Un jeu dangereux,
des mains se frôlent,
se cherchent
des paroles qui en disent
long, plus que de raison

Les sous-entendus se multiplient
des frissons s'insinuent
dans les entrailles
mes forces m'abandonnent

ploierai-je sous ses assauts
si voluptueux
me laisserai-je envahir
sombrer dans la folie
le tourbillon
des amants épris

Proximité

Je ressens ta présence
ton regard pèse
sur mon épaule
lourde est l'attente
le désir n'est pas loin
te sentir me frôler
t'arrêter à mi-chemin
l'impatience monte
te laisser m'approcher
presque m'apprivoiser
espérer ...

Attendre ....
une invitation,
une proposition
qui ne viendra sûrement jamais
mais cette proximité
cette voix chaude,
suave, qui enveloppe mon âme
me laisse rêveuse ...

Je guette ton entrée dans la pièce,
ta démarche chaloupée
ton regard de braise, enflamme
et consume mon cœur

J'ose à peine me débattre
la peur de perdre la face
les mouvements deviennent plus lents
assurément,
hypnotisée, médusée
je n'ose prononcer les mots
qui me feraient basculer
vers l'inexorable abandon

mercredi 14 octobre 2009

L'aiguillette

C'est pas grand,
c'est même minuscule
et pourtant ...
c'est terriblement gênant,

Une piqûre ne serait point
aussi cruelle, douloureuse
que cette intruse
qui se promène dans ma chaussure

Elle est arrivée,
comme ça,
alors que je me promenais
comme échouée
poussée par le vent

J'ai eu beau me déchausser
rien n'y a fait
elle est toujours là
imbriquée dans le tissé,
bravant les secousses
exercées par le pied

Nul n'a pu déloger
l'aiguillette de pin

Ce n'est qu'après bien des lavages,
qu' elle est partie
enfin ...

Vigne, vignoble, vigneron

Le temps des vendanges est là,
les vignerons surveillent la vigne,
la chouchoute, la convoite
telle la mère et son nouveau- né

Après tant de soins apportés,
de mois passés
la vigne recèle de trésors inavoués

Quel sera le cru de cette année
si vous le savez,
nul doute, vous possédez un nez

Le dernier brame

Regardez le cerf,
cet animal si fier

Soudain, un bruit
puis un cri
celui de l'animal
mortellement blessé

Une balle a surgi
d'un fusil
frappant là,
en plein cœur,
la bête

Le sang ruisselle
le long de la toison
la meute accoure,
échauffant les âmes
des chasseurs

Les yeux écarquillés,
scrutant les sous-bois
ils espèrent voir l'agonie
de la bête à peine terrassée,

Le cerf n'est plus
il a trépassé
les braconniers ont gagné

Plaisirs de saison

Marcher le long d'un chemin,
puis s'aventurer un peu plus loin
écarter délicatement les feuilles
ramasser les champignons

Continuer la promenade,
laisser nos sens s'éveiller
retrouver la quiétude
de l'automne qui s'installe

Etre à l'écoute du silence,
se laisser surprendre
par les animaux rencontrés

Avec un peu de chance,
cueillir noix, noisette

20 heures, il est temps de préparer la poêlée,
les odeurs montent dans la maisonnette

Après le dîner,
viens le temps de rêver ...

Au coin de la cheminée
la couverture, nous accueille

A présent peut débuter,
une nouvelle veillée

Ronde des couleurs d'automne

Le vert s'en est allé
le jaune l'a remplacé

La brume s'installe
dans le bois
l'humus se constitue
Les champignons,
presque timidement,
osent sortir leur tête
de l'humidité condensée

Roux, carmin,
voici les couleurs
de l'automne
elles sont revenues
parant de mille feux
la végétation

C'est non sans un certain ravissement
que nous errons dans la forêt
à la cueillette aux champignons
nous irons

Nous aurons plaisir à gambader
sur le doux lit épais,
formé par les feuillus à peine tombés

En toutes saisons,
il est bon
de se reposer
de prendre quelques instants
à contempler
le paysage qui s'étiole
chantons, ovationnons
le début de l'arrière saison

lundi 12 octobre 2009

Frustration

Un délicieux moment,
je voudrai partager avec mes nouveaux amis,
ils ne sont pas plus laids, ni méchants
que les entendants,
juste un peu plus turbulents

S'exprimant à leur façon
j'aimerai entrer en communication
leur dire, simplement
"bonjour, c'est juste, c'est bien, je suis content
que tu sois là, au revoir..."

Mes mains restent au fond de mes poches
ne sachant comment dire
à leur façon leur satisfaction

Je suis frustrée devant
ce barrage qui est le mien
celui d'être comme tout un chacun

Parfois,
lorsque je les regarde me sourire,
j'aimerai passer de l'autre côté
briser la glace
qui nous séparent
celle qui nous divisent
et nous unis
en même temps

On nous crie,
égalité !!
moi je réclame
le parler
pas seulement des mots alignés
mais des gestes, des mimiques
un tout qui font de lsf *
une langue parlée
par le monde entier


* lsf = langue des signes Français

vendredi 2 octobre 2009

Les clefs

rouges, jaunes, argentées,
j'en ai
plus de trois mille dans ma tête
elles ouvrent, mon coeur,
mon château, mon amitié
et bien d'autres lieux
que seul mon être et moi
sommes habilités à entrer

Et pourtant,
j'aime à les contempler
parfois un peu rouiller
j'aime à les astiquer
les volutes qui les ornent
sont la preuve
que le temps n'a pas de prise
sur leur labeur

Habile, fut la personne
a façonné cet instrument
qui sert à ouvrir
les cadenas, à libérer les âmes
celles enfermées par
les mécréants qui jalonnent
la vie
et qui pourtant naviguent
en toute liberté